18 juin 2020

PARTAGE 180 - RETOUR SUR LE CONFINEMENT

Des membres de notre communauté
 ont accepté de nous raconter 
la façon dont ils ont vécu le confinement


Un confinement heureux :


Vivre le confinement à Bouffémont ou dans la vallée de Chauvry a été pour beaucoup une chance : la nature toute proche, les jardins, le calme, le chant des oiseaux.
Ainsi nous avons pris conscience de l’emprise de l’homme sur la nature qui, très vite, a pu reprendre ses droits : des canards sur le parvis de ND de Paris, des baleines au large de Cassis, des daims en plein centre ville dans le Val de Marne. La pollution atmosphérique a reculé : disparition du nuage au dessus de Paris, les sommets de l’Himalaya visibles depuis le Pendjad…
Les applaudissements et les concerts de cloches et carillons à 20h en soutien aux soignants ont été un grand moment de solidarité et de convivialité.




Une vie familiale à réorganiser :

Le salon est transformé en espace de travail partagé. Le foyer devenu, en même temps, lieu de travail, lieu de vie privée, espace de prière.


Des liens sont maintenus grâce au téléphone, aux réseaux sociaux, aux « apéros vidéo ». Des liens sont réinventés avec les petits-enfants : envois de coloriages, de bricolages, du courrier aussi. Des nouvelles sont prises de proches, d’amis que nous avions un peu oubliés.
Mais une grande frustration est apparue très vite : le manque de contacts physiques particulièrement exprimé par les jeunes de l’aumônerie : impossibilité d’embrasser ses grands-parents, ses oncles et tantes et de voir ses amis.

Une vie professionnelle à réinventer :

Il a fallu apprendre le travail à distance. Pas facile pour les enseignants, mais, progressivement un rituel s’est installé permettant des échanges plus personnels avec les élèves et leurs familles.
D’autres se sont installés confortablement dans le télétravail en évitant la fatigue des transports et le risque de contamination.

Une vie spirituelle entretenue et le lien communautaire maintenu :

Beaucoup disent avoir eu plus de temps pour prier, pour méditer, pour lire des ouvrages sur la foi, sur l’Église.
D’autres ont découvert les émissions religieuses du dimanche matin sur France 2 : un Islam ouvert, des protestants et des femmes pasteurs enthousiastes, une belle liturgie catholique. 

Beaucoup ont apprécié nos rendez-vous communautaires des mercredis et samedis soir grâce au site « Odiho » autour d’une liturgie de la Parole proposée par le père Henri avec l’aide de l’équipe liturgie. Communion fraternelle lors des obsèques de notre amie Odile Duhamel, partage d’une même foi lors du Chemin de Croix construit ensemble avec un beau choix de chants . Chaque dimanche une prière universelle écrite par l’une ou l’un d’entre nous.

Une réflexion sur le monde : 

Covid 19 est venu nous rappeler que nous étions des privilégiés. Le coronavirus parait sans doute bien peu de chose aux Africains qui ont dû faire face à Ebola. Notre confinement doit sembler très confortable aux sans-abris. Les difficultés scolaires des enfants occidentaux sont un doux rêve pour ceux qui travaillent 10 heures par jour en usine, dans des mines ou dans les champs. 


Pendant la pandémie les guerres continuent en Libye, au Yémen. L’emprise d’Israël sur les Palestiniens ne se relâche pas. Au Chili on a vu des manifestations contre le confinement qui affame une grande partie de la population vivant de petits boulots . L’Inde, le Bangladesh ont été touchés par le cyclone Amphan à peine évoqué sur nos chaînes télé.





Des solidarités exemplaires :

L’engagement formidable de tous les soignants enfin reconnus et applaudis, des soignants qui se sont confinés avec les personnes âgées en EPHAD, les « invisibles » (livreurs, caissiers, producteurs locaux..) qui ont fait le mieux possible leur travail pour que le reste de la population puisse se nourrir.


Tant de bénévoles investis dans la solidarité des personnes: des jeunes qui font les courses pour les personnes âgées, des couturières bénévoles ; des restaurateurs qui ont travaillé bénévolement, des maraudes et fournitures de repas associatifs, les paroisses s’y sont mises aussi. 

Quelle espérance pour l’avenir :

La pandémie a révélé que nous étions dépendants les uns des autres et que nous ne nous en sortirons que par l’entraide, la compassion, la solidarité, l’amour. 
Est-il possible d’espérer que la mondialisation soit mieux maîtrisée par nos dirigeants ? Que les « derniers de cordées », indispensables au bon fonctionnement du pays, soient enfin reconnus ? Que la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection de la nature s’intensifie?




Merci à Agathe, Anne, Catherine, Christiane, 
Fabienne, Françoise, Michaël, Mido 
et aux jeunes de l’aumônerie 4e-3e

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