10 juin 2015

PARTAGE N°160

Reprendre souffle…

À la Pentecôte, Marie et les disciples ont reçu l'Esprit, c'est-à-dire le Souffle, car en grec, c'est le même mot. Lorsqu’ils évoquent la Pentecôte, les chrétiens  pensent souvent à une fièvre, une ardeur de témoigner et d'évangéliser. Les langues de feu, les fenêtres de la pièce qui s'ouvrent grand, les disciples de Jésus qui se mettent à prêcher en toutes langues…

Mais nous pouvons aussi revenir au Souffle tel qu'il apparaît ailleurs dans la Bible. Le Souffle délicat du Créateur qui donne la vie à Adam. Le Souffle imperceptible qui avertit le prophète Élie de la présence de Dieu. Le Souffle que Jésus rend sur la croix, qui est son souffle tout court, sa respiration.

De sorte que la Pentecôte, qui arrive chaque année avec l'été, peut devenir pour nous, tout simplement, l'occasion de reprendre souffle.
Entre la famille et le travail, entre les services que nous avons acceptés et ceux auxquels nous n'échapperons pas, ne sommes-nous pas hors d'haleine ? Ou bien, si l'âge se fait sentir, n'avons-nous pas, physiquement et moralement, le souffle court ? Alors il est temps de reprendre souffle.


Reprendre souffle en nous arrêtant de courir. Les vacances approchent : faisons moins de choses, ou faisons-les plus lentement, ou ne faisons rien du tout. À l'ombre d'un tilleul... Jésus aussi s'arrêtait parfois, chez Marthe et Marie ou chez d'autres amis. Reprendre souffle en lisant, en priant, en cultivant notre jardin, en cueillant des framboises ou des fraises le long des chemins !

Reprendre souffle en nous en remettant au Seigneur. Lui demander de nous éclairer, de nous apaiser, de nous rendre notre haleine intérieure. Que pendant cet été, nous soyons détendus dans notre foi, tranquilles dans notre témoignage, sereins dans notre charité.

C'est saint Paul qui a comparé sa vie d'apôtre à celle d'un coureur de fond. Or un coureur qui perd son souffle ne va pas très loin.
Notre souffle superficiel, c'est une intelligente répartition de notre temps, entre l'action et le repos, la compagnie et la solitude, l'utile et le gratuit. Notre souffle profond, c'est le Souffle de Dieu, qui se donne à nous pour   peu   que   nous nous tenions prêts à le recevoir,  ouverts,  disponibles. Viens, Souffle créateur, Esprit qui rafraîchit, assouplit, détend et redonne la vie !


Fr. Yves COMBEAU, o. p.

D’après un article publié dans Le Bulletin Vivre l’Evangile à la télévision Juin Juillet 2015

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