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C’est le printemps de Dieu
Une
vieille légende explique ce qui se déroule à la porte du ciel après la fin du
monde. Le dernier groupe de saints et les pécheurs repentis viennent de monter
par l’escalier d’or qui relie la terre au ciel. En chantant et dansant, tout le monde sauf Jésus est dans une
ambiance festive. De l’escalier en haut Jésus regarde vers le bas, vers la
terre en entendant quelqu’un. Quand un saint lui demande qui est cet
homme ! Jésus lui répond, « Je suis à la recherche de Judas, en espérant
qu’il a pu avoir un changement de cœur avant sa mort et peut encore se joindre
à nous. Alors, Il n'y a aucune situation désespérée; il y a seulement ceux qui
sont devenus désespérés.
Le carême est pour chacun et chacune d’entre nous l’occasion
de renouveler notre engagement chrétien
en alimentant notre foi à la parole de Dieu et en nous rappelant que «nous
ne vivons pas seulement de pain». Pendant ces quarante jours, le Christ nous
invite à nous joindre à sa «révolution», une révolution intérieure qui commence
d’abord en chacun et chacune de nous.
L’essentiel de ce processus de conversion est de nous
attacher à la personne du Christ. Une fois ce lien établi, nous pouvons plus facilement lutter
contre le mal. Pendant ce temps de préparation à la fête de Pâques, l’Église
nous propose trois moyens pour raviver la flamme de notre engagement chrétien :
le jeûne, la prière et le partage.
Au tout
début du carême, en recevant les cendres, les chrétiens se reconnaissaient
pécheurs et «ils étaient symboliquement expulsés de l’église». Ce geste
reprenait, dans un certain sens, celui de Dieu qui chassait Adam et Ève du
paradis, après leur refus d’une alliance avec lui. Ces mêmes chrétiens seront
«réintégrés à la communauté chrétienne» après une période de prière, de jeûne,
de partage et de conversion.
«L’homme et
la femme poussière» sont l’image de l’être humain qui s’éloigne de Dieu, qui
refuse le dialogue et qui marche sur la route de la mort. L’être humain
s’oppose à Dieu et lui tourne le dos, comme Adam et Ève, comme l’enfant
prodigue. Cependant, dans ce parcours d’éloignement, il existe toujours la
possibilité du retour à nos origines.
Nous sommes
donc invités à renouveler notre engagement chrétien grâce aux trois piliers de
la spiritualité juive : la prière, le jeûne et l’aumône.
La prière.
Les Juifs du temps de Jésus priaient trois fois par jour. La prière faisait
partie de l’activité quotidienne. Elle permettait d’être en contact régulier
avec Dieu. Le carême nous invite à redécouvrir cette habitude de prière
plusieurs fois par jour : le matin, le soir, avant les repas, à l’angélus, au
chapelet en famille...
Le jeûne.
Comme la prière, le jeûne tient une place de choix dans toute spiritualité, non
pas pour nous faire perdre quelques kilos, mais pour nous libérer de l’instinct
de posséder et d’accumuler inutilement, pour nous rappeler que nus nous sommes
venus au monde et nus nous le quitterons. Nous ne pourrons prendre avec nous
dans la tombe aucune de nos richesses accumulées avec tant d’effort. Le jeûne est un moyen efficace pour nous aider à trouver une
alternative aux valeurs de notre monde de consommation et de cupidité
L'aumône ou
le partage. Troisième pilier de la spiritualité, l’aumône est une façon
d’imiter la générosité de Dieu, particulièrement envers les plus démunis. Nous
serons jugés sur le partage de nos biens, de notre temps, de nos talents : «J’avais
faim, vous m’avez donné à manger..., j’étais nu, vous m’avez vêtu…, j’étais
malade et en prison, vous êtes venus me visiter…» Nous sommes invités à
partager non seulement notre argent mais aussi ce que nous avons de plus
précieux : l’amour, la compassion, la compréhension et le pardon. «le jeûne que le Seigneur préfère, c’est
partager son pain avec l’affamé, aider ceux qui sont dans la misère, vêtir ceux
qui n’ont pas de vêtements.» (Isaïe 58, 7)
La période
du carême est un temps idéal pour nourrir notre foi à la source de ces trois
piliers de la spiritualité : la prière, le jeûne et l’aumône. Dans l’histoire
de l’Église, le carême a toujours été présenté comme un nouveau printemps,
comme un temps de renouvellement. Ce n’est pas une période de tristesse mais de
joie profonde de nous savoir accueilli, pardonné et aimé de Dieu. Le carême
nous redonne l’espérance. Nous sommes invités à redécouvrir Dieu dans nos vies.
Le carême, c’est le printemps de Dieu.
Britto
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