28 septembre 2016

ELECTIONS 2017


Les évêques de France invitent au discernement

À quelques mois de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2017, le conseil permanent des évêques de France a diffusé un document pour aider les Français dans leur discernement, pour «tenir compte de certains enjeux qui nous paraissent engager notre avenir de façon déterminante», «à la lumière de nos convictions enracinées dans la tradition chrétienne et des textes publiés par le Pape François au cours des années écoulées».

Démocratie et société de violence :
«Quand la vie démocratique tombe dans le discrédit ou l’impuissance, les intérêts particuliers et les groupes de pression s’habituent à user de leurs moyens de contrainte pour forcer les responsables politiques à satisfaire leurs demandes. L’excès de lois trop circonstancielles émousse la force de la loi et le respect qui lui est dû», regrettent les évêques de France.

«Si nous voulons progresser dans les pratiques démocratiques, nous devons promouvoir l’exercice du droit de vote en développant dans la société un véritable débat qui échappe aux postures, aux "petites phrases" et aux ambitions personnelles» écrivent les évêques, dénonçant un «jeu médiatique» qui «contribue à développer une sorte d’hystérie de la vie publique».

Ils estiment que la campagne à venir «devra éviter les risques de crispations identitaires tout en faisant droit au fait national : nos racines, notre culture, notre patrie avec son histoire, ses responsabilités et ses atouts, la place et l’importance du fait religieux et des religions».

Ils appellent notamment à éviter toute focalisation excessive sur l’économie, rappelant que «la qualité humaine d’une société se juge aussi à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres : ceux qui sont laissés au bord du chemin de la prospérité, personnes âgées, malades, personnes handicapées… Nous ne pouvons être indifférents à aucune victime de notre société. Nous sommes responsables du respect de toute vie de son commencement à sa fin.»

Vers un pacte éducatif
Ils appellent à un pacte renouvelé entre l’école et les familles, en rappelant que «toutes les dispositions législatives ou réglementaires qui affaiblissent la stabilité des familles et les moyens d’exercer leurs responsabilités ne peuvent jamais être compensées par une exigence incantatoire envers l’école. La marginalisation d’un nombre croissant de familles, les mesures qui brouillent la filiation, celles qui favorisent les divorces et l’éclatement des familles sont payées très cher par leurs premières victimes : les enfants.»

Solidarité - Migrants - Europe
Ils estiment que «l’État doit gérer positivement la tension entre un libéralisme sans contrôle et la sauvegarde des mécanismes de protection sociale (assurance maladie, retraite, chômage, etc.)», et appellent à un accueil plus généreux des personnes migrantes. «Est-il aujourd’hui tolérable que des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ?», s’interrogent-ils.

L’effort doit être assumé et coordonné au niveau européen tout en prenant en considération «le fait historique et culturel des nations qui composent le continent».


Écologie
Les évêques rappellent par ailleurs que «l’enjeu écologique n’est pas simplement une vision naturaliste du monde, c’est une prise de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court la planète», en évoquant la tenue de la Cop 21 en France en décembre dernier, et la publication de l'encyclique Laudato Si' du Pape François, il y a un an.
Appelant à rejeter tout fatalisme, les évêques de France estiment que «les ressources de notre pays, ressources économiques, humaines, culturelles et spirituelles (…) engagent chacun et chacune à exercer son discernement et sa responsabilité pour le bien de tous».

«Pour celles et ceux qui ont foi en Dieu et qui vivent dans la communion au Christ, les difficultés que nous rencontrons ne sont pas un appel au renoncement. Au contraire, elles nous incitent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste et plus respectueuse de chacun. Cela s’appelle l’espérance», concluent-ils.



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