Et maintenant ?
Nouveau président, nouveaux ministres, nouveaux députés. Les Français
viennent de manifester leur volonté de changement en renouvelant
considérablement le paysage politique et pourtant tout reste à faire. Le 1er tour des élections présidentielles a révélé nos
profondes divisions quant aux diagnostics de nos difficultés et aux moyens à mettre en oeuvre pour les résoudre.
Comment combler les fossés, créer des passerelles,
apaiser les tensions, nouer des dialogues ? Comment mettre en commun nos
accords et nos désaccords afin de construire une société capable d’assumer sa
diversité? Les regards, bien sûr, se tournent aujourd’hui d’abord vers Emmanuel
Macron, celui auquel les Français viennent de confier les plus hautes
responsabilités. Le président de la République est, en dernier ressort, le
garant de la vie commune. Il peut, il doit susciter et encourager des projets
au service de la cohésion sociale. Mais rien ne sera possible si la
mobilisation ne se diffuse pas à tous les échelons de responsabilité, y compris
celui des simples citoyens. Chaque individu est dépositaire d’une fraction de
l’intérêt général. Et cela commence par de petites choses. Par exemple, se
parler avec respect.
Les Français sont individuellement optimistes mais
collectivement pessimistes. L’une des raisons pour lesquelles notre pays a des
difficultés à surmonter la crise serait cette incapacité à créer du lien, à
chercher le bien commun, à se respecter. Pourtant, sur le terrain, la mobilisation
existe déjà et depuis longtemps. Sans les solidarités familiales et amicales,
sans le dévouement des élus locaux, sans les réseaux associatifs, sans
l’étonnante créativité de nombreux acteurs sociaux, sans la conscience
professionnelle qui est à l’oeuvre dans les entreprises et les administrations,
la société française se serait effondrée depuis longtemps. On peut même avec
confiance affirmer ceci: il n’y a pas de problème national apparemment
insoluble qui n’ait déjà trouvé de solution à l’échelle locale.
Notre communauté paroissiale si diverse, par ses
membres de toutes origines sociales et géographiques, mais unie par une même
espérance, doit prendre toute sa place dans la construction de cette société
réconciliée, vitale pour le bien-être de
tous les Français.
Edito tiré du Journal La Croix du 12 mai 2017
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