Écoutons l’appel de Dieu
à la sainteté et au bonheur !
Chers amis, Je vous écris du Mont
des Béatitudes, au bord du lac de Tibériade, où je me trouve avec plus de
quatre-vingts pèlerins de notre diocèse. C’est là que, selon la tradition,
Jésus s’est adressé à la foule et à ses disciples et leur a dit ces paroles
inouïes : « Heureux les pauvres de coeur… heureux les doux…, heureux ceux
qui pleurent…, heureux ceux qui ont faim et soif de la justice…, heureux les
miséricordieux…, heureux les coeurs purs…, heureux les artisans de paix…».
Cet Evangile, c’est celui que l’on
proclame le jour de la Toussaint, jour où l’on fait mémoire de tous ceux qui
ont choisi de faire confiance à Jésus et de le suivre, jour où Jésus nous
appelle à la sainteté et au bonheur.
Nous avons souvent de fausses
idées sur la sainteté. Nous imaginons que la sainteté est réservée à une élite,
à un club très fermé de gens parfaits, irréprochables ou héroïques qui ont
réussi leur entrée au paradis à la force du poignet et à coups de sacrifices !
Si bien que chacun pourrait se
dire : cela ne me concerne pas, moi qui suis plein de défauts, de faiblesses,
de contradictions. Moi qui ai bien du mal à être fidèle, juste, serviable et honnête.
C’est toi que Dieu appelle !
Eh bien justement ! C’est
précisément toi que Dieu appelle ! C’est toi qu’il aime particulièrement. A la
manière des parents qui sont plus attentionnés et dépensent des trésors d’énergie,
de patience et d’amour envers un enfant difficile ou fragile.
Ce que je vous dis là, ce n’est
pas moi qui l’invente. Les Evangiles en témoignent. Jésus n’a pas son pareil
pour rejoindre les gens dans leurs fragilités, leurs détresses, dans les
tensions et les contradictions de leur vie. Il ose aller là où ils ont mal. Au
coeur de leur souffrance, il leur ouvre un chemin de guérison, de pardon et de liberté.
Il est l’espérance pour tous.
Quand nous avons fait cette
expérience d’être aimés tels que nous sommes, avec nos failles et nos
blessures, nous sommes profondément heureux. Alors, nous avons envie de devenir
meilleur. Nous avons du goût pour aimer à notre tour et faire de notre vie
quelque chose qui a du sens. Nous nous sentons appelés à nous investir dans
tous les domaines de la vie : en famille, au travail, dans la cité, dans l’Eglise…
L’Evangile s’adresse
particulièrement à des personnes victimes, complices ou responsables du mal. Il
s’adresse donc à chacun de nous. « Je ne suis pas venu appeler les justes
mais les pécheurs », nous dit Jésus (Mt 9, 13).
La sainteté et le bonheur sont
pour tous
La sainteté, c’est vraiment pour
tous. C’est d’abord une question de confiance. C’est croire que le Christ nous
aime de manière gratuite et inconditionnelle, tels que nous sommes. Croyons-nous
que l’amour de Dieu est assez grand pour nous aimer ainsi, pour nous pardonner et
nous appeler à une vie plus belle ?
C’est aussi une question d’humilité.
C’est accepter de nous débarrasser de notre prétention à vouloir assurer notre
bonheur par nous mêmes.
Le bonheur, c’est vraiment pour
tous ! En même temps que Dieu nous appelle à la sainteté, Il nous appelle au
bonheur. Mais pas n’importe quel bonheur. Il y a un vrai bonheur à réaliser que
Dieu est là avec nous, en nous, alors que nous peinons à lutter contre ce mal
qui nous défigure et défigure nos frères en humanité.
Il y a un vrai bonheur à faire l’expérience
que Dieu est là au coeur de nos pauvretés, nos chagrins, nos luttes pour plus
de justice et de solidarité, nos aspirations à faire la paix, nos expériences
de pardon, notre désir d’être vrai.
Ecoutons la recommandation du
Pape François : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où
il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus
Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de
le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un
puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est
exclu de la joie que nous apporte le Seigneur » (La joie de l’Evangile).
Au coeur de notre vie
Dieu nous appelle à la sainteté
et au bonheur là où nous vivons, là où est l’essentiel de notre vie, là où se
joue l’avenir de l’humanité. Il nous appelle au coeur de notre vie de famille,
dans nos lieux de travail, nos quartiers, dans les instances où se décide la
vie en société.
Dans les champs de la vie
sociale, économique, morale, politique et religieuse de notre société, il est
urgent de témoigner de l’espérance apportée par le Christ. La lumière du Christ
sauveur nous appelle à promouvoir la dignité de la personne, à respecter le
droit inviolable à la vie, à situer l’homme au centre de la vie économique et
sociale, à participer à la recherche de la beauté et de la vérité.
J’adresse un appel particulier à
tous pour que nos familles soient des lieux d’amour réciproque, de soutien, d’écoute,
d’apprentissage de la vie en société, de disponibilité au service du bien
commun.
Le monde et l’Eglise attendent
des saints. Des femmes et des hommes prêts à relever les défis de l’Evangile.
Du Mont des Béatitudes, à la
suite de Jésus, je vous exhorte : écoutons l’appel de Dieu à la sainteté et au
bonheur !
Le vendredi 24 octobre 2014
+ Mgr Stanislas Lalanne,
évêque du diocèse de Pontoise
évêque du diocèse de Pontoise
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