30 octobre 2014

MESSAGE DE NOTRE EVEQUE POUR LA TOUSSAINT

Écoutons l’appel de Dieu
à la sainteté et au bonheur !


Chers amis, Je vous écris du Mont des Béatitudes, au bord du lac de Tibériade, où je me trouve avec plus de quatre-vingts pèlerins de notre diocèse. C’est là que, selon la tradition, Jésus s’est adressé à la foule et à ses disciples et leur a dit ces paroles inouïes : « Heureux les pauvres de coeur… heureux les doux…, heureux ceux qui pleurent…, heureux ceux qui ont faim et soif de la justice…, heureux les miséricordieux…, heureux les coeurs purs…, heureux les artisans de paix…».
Cet Evangile, c’est celui que l’on proclame le jour de la Toussaint, jour où l’on fait mémoire de tous ceux qui ont choisi de faire confiance à Jésus et de le suivre, jour où Jésus nous appelle à la sainteté et au bonheur.
Nous avons souvent de fausses idées sur la sainteté. Nous imaginons que la sainteté est réservée à une élite, à un club très fermé de gens parfaits, irréprochables ou héroïques qui ont réussi leur entrée au paradis à la force du poignet et à coups de sacrifices !
Si bien que chacun pourrait se dire : cela ne me concerne pas, moi qui suis plein de défauts, de faiblesses, de contradictions. Moi qui ai bien du mal à être fidèle, juste, serviable et honnête.

C’est toi que Dieu appelle !

Eh bien justement ! C’est précisément toi que Dieu appelle ! C’est toi qu’il aime particulièrement. A la manière des parents qui sont plus attentionnés et dépensent des trésors d’énergie, de patience et d’amour envers un enfant difficile ou fragile.
Ce que je vous dis là, ce n’est pas moi qui l’invente. Les Evangiles en témoignent. Jésus n’a pas son pareil pour rejoindre les gens dans leurs fragilités, leurs détresses, dans les tensions et les contradictions de leur vie. Il ose aller là où ils ont mal. Au coeur de leur souffrance, il leur ouvre un chemin de guérison, de pardon et de liberté. Il est l’espérance pour tous.
Quand nous avons fait cette expérience d’être aimés tels que nous sommes, avec nos failles et nos blessures, nous sommes profondément heureux. Alors, nous avons envie de devenir meilleur. Nous avons du goût pour aimer à notre tour et faire de notre vie quelque chose qui a du sens. Nous nous sentons appelés à nous investir dans tous les domaines de la vie : en famille, au travail, dans la cité, dans l’Eglise…
L’Evangile s’adresse particulièrement à des personnes victimes, complices ou responsables du mal. Il s’adresse donc à chacun de nous. « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs », nous dit Jésus (Mt 9, 13).

La sainteté et le bonheur sont pour tous

La sainteté, c’est vraiment pour tous. C’est d’abord une question de confiance. C’est croire que le Christ nous aime de manière gratuite et inconditionnelle, tels que nous sommes. Croyons-nous que l’amour de Dieu est assez grand pour nous aimer ainsi, pour nous pardonner et nous appeler à une vie plus belle ?
C’est aussi une question d’humilité. C’est accepter de nous débarrasser de notre prétention à vouloir assurer notre bonheur par nous mêmes.
Le bonheur, c’est vraiment pour tous ! En même temps que Dieu nous appelle à la sainteté, Il nous appelle au bonheur. Mais pas n’importe quel bonheur. Il y a un vrai bonheur à réaliser que Dieu est là avec nous, en nous, alors que nous peinons à lutter contre ce mal qui nous défigure et défigure nos frères en humanité.
 Il y a un vrai bonheur à faire l’expérience que Dieu est là au coeur de nos pauvretés, nos chagrins, nos luttes pour plus de justice et de solidarité, nos aspirations à faire la paix, nos expériences de pardon, notre désir d’être vrai.
Ecoutons la recommandation du Pape François : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur » (La joie de l’Evangile).

Au coeur de notre vie

Dieu nous appelle à la sainteté et au bonheur là où nous vivons, là où est l’essentiel de notre vie, là où se joue l’avenir de l’humanité. Il nous appelle au coeur de notre vie de famille, dans nos lieux de travail, nos quartiers, dans les instances où se décide la vie en société.
Dans les champs de la vie sociale, économique, morale, politique et religieuse de notre société, il est urgent de témoigner de l’espérance apportée par le Christ. La lumière du Christ sauveur nous appelle à promouvoir la dignité de la personne, à respecter le droit inviolable à la vie, à situer l’homme au centre de la vie économique et sociale, à participer à la recherche de la beauté et de la vérité.
J’adresse un appel particulier à tous pour que nos familles soient des lieux d’amour réciproque, de soutien, d’écoute, d’apprentissage de la vie en société, de disponibilité au service du bien commun.
Le monde et l’Eglise attendent des saints. Des femmes et des hommes prêts à relever les défis de l’Evangile.
Du Mont des Béatitudes, à la suite de Jésus, je vous exhorte : écoutons l’appel de Dieu à la sainteté et au bonheur !


Le vendredi 24 octobre 2014








Mgr Stanislas Lalanne, 
évêque du diocèse de Pontoise


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